CERCLE PHILA DUDELANGE brfm 1032 150

Briefmarkensammlerverein Düdelingen / Association philatélique de Dudelange

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LES DIFFÉRENTES MARQUES DE PORT PAYÉ
(P.P., P.F., P.D., Franco etc) au XIXe siècle
(CHOIX DE TEXTES)

1. HOCHSTEYN : Dictionnaire postal de la Belgique,
Bruxelles 1846, tome II, p. 49 – 50

Période française

Les lettres et les paquets affranchis doivent être frappés du timbre P.P. (Port Payé).
Le Timbre Chargé doit être apposé sur le côté droit de la suscription [= Vorderseite] des lettres que l’on présente à la formalité du chargement.
(Instruction générale du 28 avril 1808, art.128)

Période hollandaise

Le Timbre Franco ne sera pas appliqué sur les lettres affranchies à destination de l’Angleterre.
(Circ. du 25 janvier 1815, no 46, art.2)

Les lettres destinées pour le Danemark, la Suède, la Norvège, le Brunswick, l’Oldenburg, l’ Ost-Frise, Jever, Lingen, ne doivent point être frappées du Timbre Port Payé, il suffira d’y mettre à la main le mot Franco et le nom de la ville jusqu’où la lettre aura été affranchie.
(Arrêté du Directeur Général des Postes, du 13 novembre 1815, litt. B, art. 15)

Les bureaux-frontières Allemands seront pourvus d’un timbre portant les mots franco frontière qu’ils apposeront sur les lettres affranchies jusqu’aux frontières des Pays-Bas.
Les mêmes bureaux-frontières feront usage du Timbre Franco tout, pour les lettres affranchies jusqu’à destination à l’Étranger.
Le timbre chargé sera apposé au dos des lettres chargées.
(Instruction du 22 novembre 1815, litt. D, no 67, art.9, 12 et 15)

Les lettres destinées pour la France et que le public des Pays-Bas désirerait affranchir jusqu’aux frontières de ce Royaume, devront désormais être frappées du timbre P.P. ; à son défaut, le timbre Franco y suppléera.
(Arrêté du Directeur Général des Postes, du 1er janvier 1817, no 88, art. 2)

Les lettres chargées à destination de la France et Pays en transit seront frappées du timbre Chargé.
(Instruction du 26 août 1818, no 125, art. 25)
Les lettres affranchies jusqu’à destination en France ou jusqu’aux extrêmes frontières de France pour les pays en transit porteront le Timbre P.P. [et non Franco].
Celles pour les Pays étrangers transitant par la France, affranchies jusqu’aux frontières des Pays-Bas seulement, ne seront pas frappées de ce Timbre ; mais on y écrira à l’encre rouge franco frontière.
(Ibid., art. 28 et 32)

Période belge

Indépendamment du Timbre d’origine dont les lettres envoyées de Belgique en France et de France en Belgique doivent être frappées, celles de ces lettres qui auront été affranchies jusqu’à destination en France ou d’après les dispositions de l’art. 33 de l’Instruction, jusqu’à destination en Sardaigne et en Suisse, recevront dans un endroit apparent de l’adresse l’empreinte d’un Timbre portant les initiales P.D.
Les lettres de Belgique pour la France et les lettres de France pour la Belgique affranchies jusqu’à la frontière Française, ainsi que les lettres affranchies, conformément aux dispositions de l’art. 33 précité jusqu’à Sarzanne, jusqu’à Huningue, Ferney, Pont-de-Beauvoisin ou Calais, seront frappées d’un Timbre portant les initiales P.F.
(Art. 35 de l’Instruction du 29 sept. 1836 accompagnant la Convention avec la France du 27 mai 1836)

Contrairement à ce qui est prescrit par l’art. 35 de l’Instruction pour la Convention avec la France, le Timbre P.P. sera appliqué sur les lettres affranchies jusqu’à la frontière Belge, celui P.F. sur celles affranchies jusqu’à l’extrême frontière de sortie de France et le Timbre P.D. sur celles affranchies jusqu’à destination, quel que soit le lieu de destination hors du Royaume.
Les lettres affranchies jusqu’à Sarzanne pour l’Italie Méridionale, porteront l’annotation à la main Franco Sarzanne et seront frappées par les bureaux-frontières de Mons et de Bruxelles du Timbre P.F.S. (Port payé frontière, Sarzanne).
(Circ. du 12 avril 1837, no 129)


Période luxembourgeoise

Les offices des Postes de Belgique et des Pays-Bas feront respectivement usage de timbres propres à désigner les différentes espèces d’affranchissement.
Du côté de la Belgique les lettres affranchies jusqu’à destination porteront l’empreinte du timbre P.D. (Payé destination) , et celles affranchies jusqu’à la frontière, l’empreinte du timbre P.F. (Payé Frontière).
Du côté des Pays-Bas les lettres affranchies jusqu’à destination porteront l’empreinte du timbre Franco, et celles affranchies jusqu’à la frontière, l’empreinte du timbre Franco Grenzen.
(Arrangement provisoire avec la Hollande, du 6 septembre 1839,
complétant la Convention signée à Luxembourg le 27 juin 1839 et entrée en vigueur le 1er juillet 1839)

19. – Il sera fait usage des deux côtés de timbres propres à désigner les différentes espèces d’affranchissement ; du côté de la Belgique les lettres affranchies jusqu’à destination porteront l’empreinte du timbre P.D., et celles affranchies jusqu’à la frontière, l’empreinte du timbre P.F.
Du côté du Grand-Duché, les lettres affranchies jusqu’à destination porteront l’empreinte du timbre franco, et celles affranchies jusqu’à la frontière, l’empreinte du timbre franco grenzen.
La taxe des affranchissements jusqu’à destination sera notée au dos des lettres, en deux chiffres distincts ; le chiffre du dessus représentera le montant du port de l’Office qui aura perçu l’affranchissement, et celui du dessous, le port de l’Office Étranger ou de destination.
20 – Les bureaux-frontières respectifs appliqueront sur les lettres distribuables par les bureaux-frontières correspondants, non seulement le chiffre des taxes à bonifier d’Office à Office, mais encore celui des taxes Internes et Étrangères réunies, telles qu’elles devront être perçues des destinataires.
Afin d’éviter toute confusion dans les chiffres de ces taxes, ceux indiquant la taxe à bonifier seront faits à l’encre rouge, et les autres en encre noire.
(Art. 19 et 20 de la Convention entre la Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg, signée à La Haye le 24 avril 1842 et mise en exécution à partir du 1er juillet 1842)



2. Bernard WOLFF : Les Marques postales préphilatéliques du pays de Luxembourg.
In : Catalogue Centilux, Luxemborg, 1952.


LES DIFFÉRENTES MARQUES DE PORT PAYÉ (P.P., P.F., P.D., Franco etc)

Le Régime Français (1795 – 1815)

Sur les lettres dont le port fut payé d’avance, le no 98 [numéro du Département des Forêts] se trouve placé entre les lettres P.P. = Port Payé. Dans ce cas le montant de la taxe perçue se trouve indiqué sur le verso de la lettre dont l’adresse est ordinairment barrée par un ou plusieurs traits de plume.
Les marques fig. 20 [P98P / Luxembourg] et 21 [CHARGÉ] se trouvent sur une lettre « chargée » expédiée le 17 mai 1806 par J.P. Mullendorf, épicier à Luxembourg à Mr Textor , cadet, négociant à Thionville.
La marque fig. 22 « Port Payé » [P98P / ARLON] se trouve sur une lettre adressée le 13 septembre 1812 par Mr Montrimont à Monsieur Leclerc à Luxembourg. (p. 102)

Le Gouvernement Provisoire à Luxembourg

Durant cette période certains bureaux de poste continuèrent à utiliser le cachet du régime français après en avoir fait disparaître le numéro du département. (p.106)
Une lettre expédiée le 5 janvier [1814] par Madame Cuny de Luxembourg à D. Benoit l’aîné à Etain porte le cachet tronqué fig. 37 [P P / Luxembourg] ainsi que la griffe fig. 38 [TAXER DEPUIS / THIONVILLE.]. Elle n’a été affranchie que jusqu’à Thionville. (p. 107)

Le Grand-Duché de Luxembourg sous le Régime du Roi Grand-Duc Guillaume Ier.

La griffe à deux lignes superposées fig 50 [LUXEMBURG / FRANCO] se trouve sur une lettre dont le port a été payé d’avance et adressée à la date du 20 juillet 1828 à M. Poulot à Orchimont. (p. 108)


3. N. POOS : Die Post des Großherzogtums Luxemburg,
Luxembourg, 1951, p.420-423

LES CACHETS «FRANCO», «PP» ET «PF».

Dans l’intérêt d’une perception régulière des taxes, l’Administration hollandaise avait, à partir de 1816, introduit le cachet «Franco», dont l’emploi fut aussi prescrit pour notre pays se trouvant sous le régime néerlandais. […] On n’avait d’abord que les deux types « Franco » (tout court) et « Franco Grenzen ». Le premier servait à timbrer les envois affranchis pour tout le parcours (jusqu’à destination), tandis que l’autre était employé pour les affranchissements jusqu’à la frontière seulement.
Conjointement avec ces cachets on employait au service de la perception des taxes, notamment dans les relations internes, le timbre « PP » (Port payé). Ce cachet, lui aussi, était en usage dans notre pays longtemps avant l’introduction des timbres-poste en 1852. En effet, M. Ch. Beck m’a montré une lettre timbrée par un cachet (hollandais) à cercle unique, grand format, portant l’inscription « Luxemburg PP 20. Juni 1851 », et il a encore ajouté que dans la collection H. Weyer (Limpertsberg) il y aurait plusieurs de ces lettres PP qui dateraient d’une dizaine, voire d’une vingtaine d’années d’avant la création du timbre-poste.
Puisque pendant la Révolution de 1830-1839 le plat-pays de notre Grand-Duché était gouverné par la Belgique, il est tout naturel qu’on y employait aussi les cachets « PD » (Port payé jusqu’à destination) et « PF » (Port payé jusqu’à la frontière), qui étaient en usage en Belgique même. Il y avait donc vers la fin de la dite période sur le territoire de notre Grand-Duché deux systèmes de cachets: le système des «Franco» et celui des «PD» et « PF ». L’art. 19 de la Convention conclue le 24 avril 1842 entre les Administration belge et luxembourgeoise (ce sera sans doute par erreur que l’Histoire de Reis, p. 255, appelle ce traité une « Convention belge-hollandaise ») s’occupe de la question de l’emploi des cachets de service en usage à la dite époque : Il a attribué à la Belgique agrandie de la plus grande partie des anciennes contrées wallonnes de notre pays (actuellement la province belge de Luxembourg) l’emploi des cachets français « PF » et « PD », laissant au Grand-Duché l’ancien système des « Franco ». Le dernier alinéa du dit art. 19 a encore prescrit aux deux pays contractants d’indiquer sur les envois les taxes perçues pour des affranchissements jusqu’à destination, en disposant comme suit : «La taxe des affranchissements jusqu’à destination sera actée au dos des lettres en deux chiffres distincts ; le chiffre du dessus représentera le montant du port de l’Office qui aura perçu l’affranchissement, et celui du dessous, le port de l’Office étranger ou de destination. » A cette occasion notre Administration a complété le système des « Franco » par les cachets « Franco tout » et « Franco Frontière ». Pour nos relations avec la Belgique et la France (de langue française), ces nouveaux cachets convenaient mieux que les cachets « Franco » et « Franco Grenzen ». Et par le fait que leur légende comprenait aussi le terme principal « Franco », ils répondaient suffisamment aux dispositions de la Convention du 24 avril 1842. L’ajoute « tout » resp. la traduction de « Grenzen » en « Frontière » ne pouvait que profiter à la clarté du cachet, notamment dans les relations avec les deux pays précités.
Peu de temps après, notre Administration créa aussi des cachets où le mot « Franco » était suivi ou précédé du nom du bureau de poste afférent, p. ex. « Luxembourg Franco », « Vianden Franco » ou Franco Echternach ». Ces cachets ayant été employés pour les services locaux, on les appelle à juste titre les «Franco locaux». (L’étude A. Ungeheuer attribue à M. Heischbouirg l’initiative de cette dénomination.)
Il y a une cinquantaine d’années, j’ai vu parmi les archives de notre Administration postale un dossier contenant des dessins et esquisses de divers cachets « Franco », qui avaient été faits en vue d’une commande de pareils cachets.
A la date désignée ci-après, les cachets « Franco » ont été mis hors d’usage et l’Administration, tout en maintenant encore toujours le cachet « PP », a introduit les cachets « PD » (Port payé jusqu’à destination) et « PF » (Port payé jusqu’à la frontière) qui, en 1842, avaient été réservés à la Belgique. A vrai dire, ces deux cachets avaient la même signification que les cachets « Franco tout » resp. « Franco Frontière ». Si quand même notre Administration s’est décidée à remplacer les « Franco » par les cachets belges, dont les initiales représentaient des mots français, c’était probablement parce que l’emploi de cette langue tendait à se généraliser dans tous les domaines administratifs […]. Les cachets « POD » et « PF » (de même que les « PP ») étaient de grand ou de petit format, avec de grasses ou de minces majuscules. Il y avait aussi des fabrications où les initiales « PD » resp. « PP » étaient réunies en une seule pièce avec le timbre à date et se trouvaient soit dans le rond du timbre à date même, soit dans une allonge y pratiquée en bas du timbre. […]
Après que les timbres-poste avaient été introduits en Belgique (1849), la faculté d’un affranchissement jusqu’à la frontière (elle existait dans nos relations avec tous les pays voisins) fut abolie dans l’échange belgo-luxembourgeois (Convention du 15 mars 1850, art. 1er, al. 2, et art. 10). La même situation fut créée peu à peu dans les autres échanges, notamment avec l’introduction des timbres-poste dans les divers pays. Cela étant, l’emploi du cachet « PF » se raréfiait de plus en plus jusqu’à son entière disparition. Quant au cachet « PD », répondant à un affranchissement jusqu’à destination, il restait encore provisoirement en usage. On sait qu’après l’introduction des timbres-poste (en notre pays en 1852), l’empreinte du dit cachet « PD » (le cas échéant « PP ») devait figurer sur les enveloppes à côté du timbre-poste oblitéré par un cachet muet ou par le timbre à date et avait pour but d’indiquer que la taxe était vérifiée et payée, pour alléger ainsi la tâche au bureau destinataire. C’est alors que nous trouvons le « PD » dans presque tous les pays d’Europe ; il a même été employé en Allemagne.
Dans quelques annuaires de la Fédération des Sociétés philatéliques on a révoqué en doute la légalité du fait que l’Administration des Postes luxembourgeoise a remplacé le système de cachets « Franco » (lui attribué par l’art. 19 de la Convention du 24 vril 1842) par les cachets « PD » et « PF », qui avaient été réservés à la Belgique par la même Convention. A mon avis, l’Administration des Postes luxembourgeoise a fait ce changement dans la plénitude de ses droits d’administration souveraine. [… blablabla ...] D’après diverses brochures de timbrologie, le remplacement des cachets dont s’agit aurait eu lieu lors de l’introduction des timbres-poste en notre pays (1852). En présence de la date d’abolition de la faculté d’un affranchissement jusqu’à la frontière dans nos relations avec la Belgique (mars 1850), on doit se demander si l’on ne peut pas compter avec la possibilité que le changement des cachets en question se soit déjà fait à l’époque même de la Convention belgo-luxembourgeoise précité du 15 mars 1850.
En 1860, notre pays a vu réapparaître le cachet « Franco », qui avait été retiré de l’usage pendant quelques années. Il est à admettre qu’il servait alors principalement dans notre service interne et ce conjointement avec le cachet congénère « PP ».
Les cachets « PD » et « PP » restaient en usage jusque 1874, tandis que l’autre (« PF ») avait déjà disparu antérieurement à cause de l’abolition du système de l’affranchissement jusqu’à la frontière. Quant au cachet « Franco », on le trouve encore sur des timbres des émissions de 1874 et 1876.
Les derniers vestiges de toutes ces espèces de timbrage et d’oblitération devinrent de plus en plus rares, pour disparaître finalement dans les évolutions postales mondiales amenées par la création de l’Union postale universelle (9 octobre 1874). En effet, c’était à cette époque (1875-1876) que chaque pays de l’Univers devait adapter son service postal au Règlement international […]. Or, les tarifs prévus par ce règlement s’entendaient indistinctement jusqu’à destination […] et les taxes étaient à décompter en timbres-poste sur les envois mêmes. […] Il en résultait la nécessité de mettre hors d’usage les cachets de l’espèce de ceux décrits ci-avant et de créer des cachets spéciaux pour marquer les envois non ou insuffisamment affranchis (cachets «T» et « Affranchissement insuffisant »).
Bien qu’à vrai dire les cachets précités […] n’eussent pas été créés dans un but d’oblitération des timbres-poste, les cachets « PD », « PP » et « Franco » furent cependant, par-ci par-là, utilisés à cette fin. (Les timbres-poste portant une de ces estampilles constitueraient des raretés très recherchées.)
En 1878, le système du « Port payé » a été remis en usage, mais ce seulement pour les expéditions sommaires d’imprimés de notre service interne, et, en juin 1916, l’administration a créé pour ces envois (Postwurfsendungen) le cachet « Port payé » (pas les initiales « PP »).

 

 

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